Alors que le Classique entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille s’annonce sous haute tension sur le terrain, une autre bataille se joue en coulisses : celle contre le piratage.
Une surveillance inédite pour un choc attendu
Ce dimanche soir, le PSG et l’OM s’affrontent pour l’un des matchs les plus attendus de la saison. Mais alors que les supporters affluent vers les chaînes officielles, une large partie des spectateurs cherche à contourner les diffuseurs légaux via des sites de streaming illégaux. Selon une étude de la Ligue de Football Professionnel (LFP), près de 50 % des spectateurs du match aller avaient eu recours à ces plateformes pirates, une menace économique majeure pour l’industrie du sport.
Deux vagues de blocage pour contrer la diffusion illégale
L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), en partenariat avec DAZN et l’Association pour la protection des programmes sportifs (APPS), a mis en place un plan de grande envergure pour lutter contre le piratage du Classique.
Comme le rapporte RMC Sport, deux vagues de coupures sont prévues. La première interviendra à 20h15, juste avant le coup d’envoi, et la seconde à 21h15, en pleine première mi-temps. L’objectif est d’identifier et désactiver en temps réel les flux illégaux grâce au logiciel DAD (Dispositif-Actualisation-Décision). Ce puissant outil permettra aux agents de l’Arcom de se connecter comme des utilisateurs classiques afin de repérer et bloquer rapidement les plateformes pirates.
Un investissement de taille pour un combat sans fin
Pour accélérer ces interventions, un investissement de 200 000 euros a été consenti par l’Arcom. Son président, Martin Ajdari, a justifié cette initiative auprès de L’Équipe, expliquant : « Notre but est de rendre l’accès aux sites illégaux le plus difficile possible afin de décourager leur utilisation. »
Néanmoins, si cette mobilisation massive démontre la volonté des autorités de lutter contre le piratage, l’Arcom reste lucide sur l’ampleur du défi. L’organisme reconnaît que « les règles mises en place ne seront jamais totalement étanches », reconnaissant ainsi que les sites illégaux s’adaptent en permanence aux méthodes de blocage.
Un enjeu crucial pour les droits TV
Cette opération test pourrait jouer un rôle déterminant dans la protection des droits TV à l’avenir. Les pertes liées au streaming illégal sont estimées à 300 millions d’euros par an pour l’industrie du sport, une somme colossale qui affaiblit les diffuseurs légitimes et, à terme, les revenus des clubs comme le PSG.
Si le succès de cette initiative se confirme, elle pourrait être déployée à plus grande échelle lors des prochaines rencontres de Ligue 1 et de compétitions européennes. En attendant, la lutte contre le piratage reste une guerre de longue haleine où innovation technologique et surveillance en temps réel deviennent des armes clés.