À l’occasion du choc entre le PSG et l’OM, l’Arcom avait promis un grand coup contre le piratage des retransmissions sportives. Mais le bilan de cette opération est plus que mitigé.
Une action ambitieuse pour contrer le streaming illégal
Avant le coup d’envoi de PSG – OM, l’Arcom, en collaboration avec la LFP et les clubs de Ligue 1, avait annoncé une offensive inédite contre le piratage des matchs. L’objectif était clair : bloquer en temps réel l’accès à une centaine de sites et services IPTV illégaux lors de deux vagues successives, l’une à 20h15, et l’autre à 21h15. Grâce à son logiciel DAD (Dispositif-Actualisation-Décision), l’autorité voulait priver les spectateurs de tout accès aux flux illégaux et ainsi réduire le phénomène de piratage.
Avec un investissement de 200 000 euros, cette stratégie était censée prouver l’efficacité des nouvelles méthodes de lutte contre le piratage. Toutefois, les retours du terrain semblent remettre en question la réelle efficacité de cette initiative.
Une réaction moqueuse des internautes
Alors que l’opération de l’Arcom devait frapper fort, les retours des spectateurs sont loin d’être concluants. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont affiché leur scepticisme, affirmant que les streams pirates fonctionnaient parfaitement. Des captures d’écran montrent des plateformes illégales rassemblant plus de 80 000 à 100 000 spectateurs en pleine diffusion du match.
Certains utilisateurs d’IPTV, censés être directement visés par cette offensive, se sont même amusés de la situation. « Mon IPTV n’a jamais été aussi fluide, ils devraient refaire ça plus souvent », ironise un internaute. D’autres s’étonnent de la somme engagée pour des résultats peu visibles : « 200 000€ dépensés pour lutter contre le piratage mais ce soir j’ai jamais vu des lives d’aussi bonne qualité ».
Pourquoi cette campagne a-t-elle échoué ?
Plusieurs explications peuvent être avancées sur les limites de cette action coup de poing. Tout d’abord, la rapidité d’adaptation des plateformes illégales semble avoir largement contourné les blocages en place. Les diffusions en streaming ou via IPTV reposent sur des réseaux évolutifs et dynamiques, rendant difficile leur suppression définitive.
Par ailleurs, les technologies de contournement (VPN, proxies, alternatives aux mêmes plateformes) donnent aux utilisateurs de nombreuses solutions pour contourner les restrictions imposées par l’Arcom. Cela met en lumière un problème majeur : pour chaque site bloqué, plusieurs autres surgissent immédiatement.
Quel avenir pour la lutte contre le piratage ?
Si cette campagne massive a prouvé une chose, c’est que la guerre contre le piratage est loin d’être gagnée. L’approche répressive, bien que nécessaire, ne semble pas suffire à décourager les amateurs de streaming illégal. Peut-être serait-il pertinent d’explorer d’autres solutions comme une réduction des coûts d’abonnement légaux ou la mise en place d’une expérience utilisateur plus attractive sur les plateformes officielles.
En attendant, l’Arcom et la LFP devront tirer des enseignements de cet échec partiel pour mieux ajuster leurs futures stratégies. Car une chose est sûre : le piratage des rencontres de Ligue 1 – et du PSG en particulier – n’est pas près de disparaître.