Le choc tant attendu entre Arsenal et le Paris Saint-Germain en demi-finale aller de Ligue des champions a accouché d’une performance solide des Parisiens (victoire 1-0 à l’Emirates Stadium), mais aussi d’une polémique secondaire qui en dit long sur la perception du PSG et de ses observateurs. Sidney Govou, ancien attaquant emblématique de l’OL et aujourd’hui consultant pour Canal+, s’est retrouvé au cœur de critiques violentes après avoir encensé le jeu produit par le club parisien. Cette situation interroge : que révèle-t-elle des clivages toujours vivaces dans le football français ?
Une prestation parisienne saluée, mais polémique à l’antenne
À Londres, le PSG a livré une performance incarnant parfaitement la philosophie mise en place par Luis Enrique : rigueur défensive, maîtrise technique et transitions efficaces. Randal Kolo Muani a inscrit l’unique but du match, confortant la dynamique du club en Ligue des champions. Une prestation unanimement saluée sur les plateaux et dans la presse spécialisée.
Parmi les voix de la soirée, celle de Sidney Govou sur Canal Plus Foot n’est pas passée inaperçue. Aux côtés de Paul Tchoukriel, l’ex-international a exprimé son admiration pour le jeu du PSG : « Ce PSG est exceptionnel », a-t-il déclaré, avec un franc-parler qui a suscité une vague d’hostilité… de la part de certains supporters lyonnais et marseillais, peu enclins à entendre cette reconnaissance envers leur rival historique.
Govou a tenu à répondre publiquement sur X (anciennement Twitter) : « Supporters lyonnais, marseillais etc, je ne suis pas Parisien mais j’aime le foot et ce que propose ce PSG est exceptionnel malgré vos insultes » (source : @GovouSidney, 30 avril 2025). Il poursuit avec un message lucide et apaisé, soulignant qu’il tiendrait exactement le même discours si l’OL ou l’OM atteignaient ce niveau de compétition.
Un témoignage révélateur du regard porté sur le PSG
Cette sortie médiatique pose une question plus profonde : dans quelle mesure le PSG divise-t-il l’opinion footballistique en France, même lorsqu’il est performant ? Depuis plusieurs années, le club parisien concentre autant d’admiration que de ressentiment, suscitant des réactions souvent irrationnelles. Si l’antipathie envers le « QSI FC » ou l’image de club hors-sol peut expliquer certaines critiques, ce rejet s’étend parfois à ceux qui osent reconnaître la qualité du projet sportif.
En l’occurrence, Govou – figure pourtant respectée du football hexagonal – s’est vu attaqué pour son objectivité, tout simplement parce qu’il a salué une belle performance de l’ennemi juré. Une réaction dénoncée aussi par Pierre Ménès, désormais sur les réseaux sociaux : « On touche le fond là. […] Insulter celui qui commente avec objectivité, c’est consternant. » (source : @PierreMenes, 30 avril 2025).
PSG : un modèle sportif qui séduit… même les anciens adversaires
Depuis le départ de Kylian Mbappé vers le Real Madrid, beaucoup s’interrogeaient sur la capacité du PSG à redevenir un collectif cohérent. Luis Enrique a su bâtir une équipe où priment le pressing intelligent, l’équilibre tactique et l’esprit d’équipe. Ce PSG version 2024/2025 est notamment porté par un excellent Vitinha au milieu, un Marquinhos redevenu patron de la défense, et un Ousmane Dembélé retrouvé dans un rôle de dynamiteur sur l’aile.
L’enthousiasme de Govou n’est pas le fruit du hasard : ce PSG nouveau séduit même les plus sceptiques, ce qui rend certains supporters rivaux plus virulents. Et pourtant, sur le plan sportif, leur frustration pourrait bien être le signe d’une réussite à laquelle il devient difficile de rester indifférent.
Conclusion : le PSG divise mais ne laisse jamais indifférent
L’affaire Govou est un révélateur : en France, saluer les mérites du PSG reste risqué pour les voix médiatiques issues d’autres clubs. Pourtant, si le football doit rester un espace de passion, il ne peut tolérer l’intolérance. Les performances du PSG méritent, à tout le moins, d’être reconnues lorsque elles sont remarquables, comme face à Arsenal.
À l’heure où les Parisiens prennent une option pour la finale, les mots de Govou marquent une vérité simple, mais essentielle : aimer le beau jeu n’a pas d’étiquette. Et en ce moment, ce beau jeu passe par Paris.