Chaque printemps, les Trophées UNFP viennent récompenser les meilleurs acteurs de la saison de Ligue 1. Si cette édition 2024 ne manque pas de cohérence dans certaines de ses catégories, elle fait comme toujours couler beaucoup d’encre en raison de choix contestés. Le PSG, omni-présent parmi les nominés, n’en sort pas épargné pour autant. Décryptage des absences les plus marquantes et des polémiques qu’elles soulèvent.
Le PSG dominateur, mais pas sans contestation
Avec quatre joueurs parisiens parmi les cinq finalistes pour le titre de meilleur joueur de Ligue 1 — Ousmane Dembélé, Vitinha, Hakimi et le jeune Désiré Doué — le PSG confirme sa mainmise sur le championnat. Un signal fort envoyé aux observateurs, d’autant plus en l’absence de Kylian Mbappé désormais parti briller du côté du Real Madrid. Cette omniprésence reflète les performances dominantes du club en Ligue 1, mais elle n’est pas unanimement saluée.
Certains fans et analystes s’étonnent par exemple de l’absence d’Adrien Rabiot, revenu en force avec l’Olympique de Marseille cette saison. Même surprise concernant Corentin Tolisso (OL), qui, malgré un retour au premier plan, n’a pas eu les faveurs des votants. Jonathan David, le buteur régulier du LOSC, est lui aussi laissé au bord du chemin malgré ses statistiques toujours impressionnantes (13 buts et 5 passes décisives en championnat*).
Dans la catégorie Meilleur Espoir, la domination des clubs du haut de tableau est également remise en cause. Si Joao Neves est bien présent pour le PSG, certains se demandent pourquoi Lucas Stassin (Saint-Étienne) ou Malick Fofana (OL) n’ont pas été retenus, alors que leurs prestations ont souvent permis à leurs clubs de se maintenir ou de rivaliser avec les cadors.
Des choix qui interrogent pour les coachs et gardiens
La sélection des entraîneurs a, elle aussi, suscité de vifs débats. Luis Enrique, instigateur d’un PSG plus collectif et équilibré cette saison, figure logiquement dans la liste aux côtés d’Éric Roy (Brest), Bruno Genesio (Lille), Adi Hütter (Monaco) et Liam Rosenior (Strasbourg). Pourtant, une absence enflamme les supporters marseillais : Roberto De Zerbi.
Malgré une saison en dents de scie avec l’OM, le coach italien a été crédité d’un travail de fond intéressant et structurant. Pour un club en reconstruction, certains estiment qu’il méritait cette reconnaissance symbolique. Sa non-nomination est symptomatique, selon plusieurs observateurs, d’un manque de considération pour les entraîneurs dont les résultats ne sont pas exclusivement chiffrables au classement.
Chez les gardiens, la liste semble plus cohérente : Donnarumma (PSG), Chevalier (LOSC), Perri (OL), Petrovic (Strasbourg) et Rulli (OM) forment un top 5 solide. Cependant, l’absence de Yehvann Diouf (Reims), auteur d’une saison impressionnante dans les cages, a suscité des interrogations. Encore plus étonnante : la mise à l’écart de Donovan Léon (Auxerre), dont la performance exceptionnelle contre le PSG avait été saluée par un 10/10 dans L’Équipe — une note rarissime et symboliquement forte.
Un vote symbole des tensions persistantes
Chaque année, les remises de prix dans le football reflètent plus qu’une simple reconnaissance chiffrée. Elles cristallisent des tensions, des rivalités de clubs et des débats passionnés. Le PSG, bien que dominant sportivement, se retrouve une nouvelle fois au cœur des discussions. Les succès parisiens éclipsent-ils parfois d’autres performances méritantes ? Ou est-ce justement la preuve d’une saison pleinement maîtrisée par l’effectif de Luis Enrique ?
Ce qui est certain, c’est que la cérémonie des Trophées UNFP ne laisse jamais indifférent. Rendez-vous le 11 mai pour connaître les lauréats finaux et, qui sait, voir surgir quelques surprises de dernière minute.
*Statistiques indiquées selon les données publiées par la Ligue de Football Professionnel (LFP) à la date du 30 avril 2024.