Depuis le début de saison, le PSG féminin traverse une phase tumultueuse, mais la nouvelle est tombée comme un couperet : Fabrice Abriel écarté de son poste d’entraîneur, à seulement quelques jours de la demi-finale des play-offs du championnat. Un timing aussi audacieux qu’explosif, qui cristallise les tensions sportives et humaines au sein du club.
Une décision prise dans l’urgence ou un acte réfléchi ?
Selon Le Parisien, la direction parisienne avait déjà entamé depuis plusieurs semaines une réflexion sur l’avenir de Fabrice Abriel. Mais la défaite en finale de la Coupe de France contre le Paris FC (0-0, défaite 4-5 aux tirs au but) a précipité les choses.
Nommé il y a moins d’un an pour succéder à Jocelyn Prêcheur, Abriel n’aura pas convaincu. Élimination en phase de groupes de la Ligue des champions, prestations irrégulières en D1 Arkema, et surtout, un climat de plus en plus pesant dans le vestiaire. Les signaux d’alerte étaient nombreux, mais le PSG a choisi le moment le plus critique de la saison pour tourner la page. Il ne sera donc pas sur le banc dimanche prochain au Parc des Princes pour une demi-finale capitale.
Un vestiaire fracturé, des tensions internes récurrentes
Au-delà des résultats, la relation entre Abriel et ses joueuses a pesé lourd dans la balance. La gestion du groupe a été marquée par plusieurs décisions controversées, qui ont affecté l’harmonie du vestiaire.
La situation de Grace Geyoro, capitaine et pilier du PSG, a cristallisé les tensions dès le début de la saison. Mise à l’écart pendant trois matchs, elle avait exprimé son mécontentement en interne, et certains observateurs voyaient dans ce choix un signe inquiétant de rupture avec les cadres. Peu après, c’est Sakina Karchaoui qui s’est retrouvée sur le banc lors de la finale de Coupe, après deux absences curieuses. Elle n’a pas caché sa frustration et a même salué, dans un entretien antérieur, la qualité plus « tacticienne » de l’ancien coach Prêcheur – une pique à peine voilée à l’encontre de son successeur.
Résultat : un vestiaire divisé, où plusieurs joueuses semblaient désabusées par les choix sportifs et humains de leur coach. Pour un club de l’envergure du PSG, à la recherche de stabilité et de trophées, ces fractures internes ne peuvent être ignorées. Le management humain d’Abriel aura été l’un de ses points faibles majeurs dans un environnement aussi exigeant.
Quel avenir pour le PSG féminin dans cette fin de saison cruciale ?
À quelques jours d’un match décisif en play-offs, le PSG prend un pari risqué. Si l’initiative peut apparaître comme une volonté d’électrochoc pour rebooster un groupe à l’arrêt, elle témoigne aussi d’un climat d’urgence. L’identité du remplaçant d’Abriel n’a pas encore été formellement révélée, mais selon plusieurs sources proches du club, un intérim interne semble privilégié pour gérer l’immédiat.
L’objectif à court terme reste inchangé : décrocher le titre en D1 Arkema. Mais avec un groupe sûrement déstabilisé par le timing de cette annonce, et un encadrement désormais remanié, la mission s’annonce périlleuse. Cette décision sonne comme un ultime sursaut pour sauver une saison mal engagée.
À long terme, ce licenciement marque une volonté claire du PSG Féminin : reprendre le contrôle, restaurer une dynamique positive et construire autour d’un projet solide, tant sur le plan sportif qu’humain. À suivre, donc, de très près.