Rayan Cherki sacré meilleur dribbleur devant Dembélé : quel impact pour le PSG ?

Photo of author

par Maxime Nauzit

À quelques heures de la dernière journée de Ligue 1, un trophée individuel a fait chavirer les projecteurs vers Lyon. Rayan Cherki, joyau technique de l’OL, a été sacré meilleur dribbleur du championnat de France 2024-2025. Devançant Ousmane Dembélé (PSG) et Désiré Doué (Rennes), cette distinction, remise par l’ancien maître du dribble Eden Hazard, interroge sur le niveau technique en Ligue 1… et surtout sur ce qu’elle dit de l’efficacité des stars parisiennes.

Un dribbleur de génie sacré… au nez et à la barbe du PSG

Avec 12 buts et 19 passes décisives en 43 matchs toutes compétitions confondues cette saison (source : statistiques officielles OL), Rayan Cherki signe sa saison la plus complète. Régulier, percutant, et surtout décisif dans les zones clés, le jeune international Espoir français a mûri dans son jeu. Alors qu’il fut longtemps perçu comme un espoir en quête de constance, il s’impose cette année comme un maestro des espaces restreints.

La Ligue 1 a récompensé ce talent par la première édition du Trophée du Meilleur Dribbleur, une distinction inédite décernée par la LFP. Selon les données collectées par la Ligue 1 Uber Eats, Cherki devance au classement des dribbles réussis deux références : Ousmane Dembélé, l’ailier virevoltant du PSG, et Désiré Doué, la pépite montante du Stade Rennais.

Il est aussi à noter que Cherki est le seul joueur de champ à figurer dans l’Équipe type UNFP 2024-2025 sans porter les couleurs du Paris Saint-Germain. Une performance qui accentue la valeur individuelle de son accomplissement.

Quelle leçon pour le PSG et Dembélé ?

Si Rayan Cherki brille dans les statistiques de dribbles, Ousmane Dembélé reste l’un des joueurs les plus influents du PSG cette saison sur les phases offensives. Mais ce trophée illustre un point crucial : le dribble ne fait pas tout si la finalité n’est pas au rendez-vous. Bien que Dembélé ait été nommé pour le trophée UNFP du Meilleur joueur (finalement remporté par Kylian Mbappé, aujourd’hui au Real Madrid), le constat est clair : son manque de régularité dans la finition ou le dernier geste nuit parfois à sa pleine efficacité.

Pour Luis Enrique, qui mise beaucoup sur la percussion et la création de décalages dans son système 4-3-3, cela souligne un axe d’amélioration évident. L’entraîneur espagnol souhaite des profils capables de faire des différences dans les petits espaces mais avec un rendement optimal. Le titre de Cherki rappelle implicitement qu’un joueur peut être flamboyant… tout en restant productif. Si le PSG veut conquérir l’Europe, ce genre de détail compte.

Dembélé ou Cherki : deux visions de la créativité offensive

La comparaison entre Cherki et Dembélé dépasse le simple cadre du duel statistique. Il met en lumière deux approches du dribble.

D’un côté, Rayan Cherki évolue comme un meneur reculé ou un ailier intérieur, provocateur dans les 30 derniers mètres, capable d’enchaîner dribble et passe tranchante. Son jeu s’inscrit dans une logique collective, catalysée par la progression de l’OL en seconde partie de saison.

De l’autre, Ousmane Dembélé, bien que précieux par ses qualités de débordement et d’accélération, pêche parfois par excès de touches de balle ou manque de spontanéité dans le dernier geste. Une limite que Luis Enrique devra lisser, notamment dans les grandes affiches européennes où l’efficacité devient impérative.

Vers un duel de long terme ?

L’avenir dira si Cherki franchira un cap dans un club du top européen — une perspective évoquée depuis plusieurs mercatos. Pour l’heure, c’est lui qui magnifie la Ligue 1 avec son aisance technique. Pour Paris, ce trophée doit néanmoins rester plus qu’un simple fait divers : c’est un indicateur des zones à optimiser. Le talent est là, mais le rendement pur — en dribbles comme en passes ou tirs — doit être calibré au millimètre.

Alors que le PSG se projette vers une nouvelle saison européenne et nationale sans Kylian Mbappé, les individualités telles que Dembélé devront hausser leur niveau pour combler le vide et faire parler leurs stats autant que leur flair.

Et si le futur de la Ligue 1 appartenait aussi à ceux qui, comme Cherki, savent allier l’art du dribble à l’efficacité collective ?

Laisser un commentaire