Layvin Kurzawa sort du silence : « Je n’étais pas là pour l’argent »

Photo of author

par Maxime Nauzit

Après neuf saisons sous les couleurs du Paris Saint-Germain, Layvin Kurzawa a tiré sa révérence à l’été 2023, libre de tout contrat. Longtemps critiqué pour son supposé désintérêt sportif et son goût pour les réseaux, l’ex-latéral gauche du PSG a décidé de rétablir sa vérité. Aujourd’hui joueur du Boavista FC au Portugal, Kurzawa s’est confié au Parisien dans une interview introspective, où il revient sur ses années à Paris, son image et ses ambitions. Une prise de parole forte qui pousse à regarder sa carrière sous un angle plus nuancé.

Un choix sincère, au-delà des clichés

Installé à Porto depuis janvier 2024, Layvin Kurzawa a relancé sa carrière avec humilité. Mais ce qui frappe dans ses déclarations au Parisien, c’est surtout son besoin de déconstruire une image : celle du joueur « qui est resté pour le chèque » au PSG. « Si (des personnes) croient que j’étais heureux de ne toucher que mon salaire, ce n’était pas exact. J’ai envie de répondre à ces gens-là que c’est le foot qui m’intéresse », explique l’ancien international français (source : Le Parisien, 15/05/2025).

Une phrase qui résonne fort dans l’environnement du club de la capitale, souvent accusé d’accueillir des joueurs davantage motivés par le prestige ou le salaire que par le projet sportif. Kurzawa va plus loin : il insiste sur le fait que sa passion pour le football n’a jamais faibli. Preuve en est, son choix de rallier Boavista, un club modeste, loin des projecteurs — mais où il dit vivre « une vie tranquille entouré de personnes bienveillantes ».

Paris, entre lumière et pression constante

Loin d’occulter les critiques dont il a fait l’objet, Layvin Kurzawa les aborde frontalement. De ses blessures à sa réputation d’inconstance, en passant par son activité sur les réseaux sociaux, tout y passe. « Ce sont des caricatures. Peut-être liées à ma présence sur les réseaux sociaux. Mais j’ai grandi, j’ai changé », confie-t-il. Une lucidité rare dans un football souvent prompt à juger rapidement.

Il note aussi que la visibilité intense du PSG n’a pas aidé à préserver son image. Jouer à Paris, c’est aussi vivre sous une loupe. S’il reconnaît ne pas avoir toujours été irréprochable, il défend farouchement son attachement au club. « L’amour que j’ai porté au PSG était sincère. Ceux qui me connaissent se rappelleront du vrai Layvin », ajoute-t-il.

Et même s’il n’est plus parisien, Kurzawa reste un fervent supporter du club. À l’approche de la finale de Ligue des champions contre l’Inter Milan, il ne cache pas son souhait de voir le PSG triompher : « Je l’espère à 1000 % pour la finale. J’ai envie de voir des sourires sur tous les visages ».

Un regard lucide sur une carrière inaboutie mais digne

Dans ses propos, on perçoit le regret d’un joueur qui pense avoir manqué de constance au plus haut niveau. « Le haut niveau, ce n’est pas facile », confie-t-il, évoquant également ses passages remarqués mais irréguliers en Équipe de France.

Tout en reconnaissant les limites de sa carrière, il défend une forme de dignité sportive : « Elle est ce qu’elle est, mais il n’est déjà pas aisé de devenir pro. J’ai grandi dans la réussite et appris de mes échecs ». Une déclaration qui résonne avec la trajectoire de nombreux footballeurs professionnels dont la réussite est souvent jugée à l’aune de trophées ou de régularité, sans considérer la difficulté d’évoluer à ce niveau.

Pour Kurzawa, il s’agit désormais de transmettre. À Boavista, il incarne un rôle de grand frère, d’expert du très haut niveau devenu mentor dans un championnat moins exposé. Et cette transition en douceur vers un football plus humain témoigne d’un renouveau, bien loin de l’image galvaudée qu’on lui a longtemps collée.

Un ancien Parisien au profil paradoxal

Le parcours de Layvin Kurzawa, avec ses 20 trophées glanés avec le Paris Saint-Germain, ne peut pas être réduit à ses passages à vide physiques ou médiatiques. Certes, le contraste entre son potentiel et son rendement sur le terrain a pu frustrer. Mais cette interview lève le voile sur une réalité plus complexe : celle d’un joueur entre pression, amour sincère du club et profond attachement au sport.

Alors que le PSG entame une transition post-Mbappé, ces retours d’anciens joueurs peuvent nourrir une réflexion plus large sur la gestion de l’effectif, le traitement médiatique et la culture de la performance. À l’image de Kurzawa, certains profils méritent d’être relus à la lumière du contexte, et non de clichés.

Laisser un commentaire