Ligue des champions : pourquoi les Marseillais se ruent sur le maillot de l’Inter avant PSG-Inter

Photo of author

par Maxime Nauzit

À quelques jours de la finale tant attendue de la Ligue des champions entre le PSG et l’Inter Milan, un phénomène inattendu secoue Marseille : les ventes de maillots de l’Inter explosent. Mais loin d’un engouement sportif spontané, c’est un véritable acte de résistance symbolique contre le rival historique, le Paris Saint-Germain. Décryptage d’un phénomène révélateur de la rivalité la plus féroce du football français.

Un mouvement symbolique plus qu’un simple caprice de supporters

Le 31 mai prochain, le PSG sera opposé à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions à Munich. Une première finale sans Kylian Mbappé, désormais au Real Madrid, mais surtout une chance historique pour le Paris Saint-Germain de décrocher enfin une étoile européenne. Sauf qu’à Marseille, cette perspective fait grincer des dents.

Comme l’a rapporté BFM TV, de nombreux supporters de l’Olympique de Marseille se sont précipités pour acheter le maillot milanais. À Sport 2000 Marseille, Ismaël, vendeur, résume l’ambiance : « C’est la folie, tout le monde veut le maillot de l’Inter. » Le phénomène est clair : pour une partie de la population marseillaise, s’habiller en bleu et noir, c’est clamer haut et fort son refus de voir Paris égaler l’OM dans l’histoire du football français. Une seule équipe tricolore a remporté la Ligue des champions jusqu’ici : l’OM en 1993. Et ce monopole est un trésor jalousement gardé au Vélodrome.

PSG-Inter : une finale qui dépasse le sport

Cette opposition de principes rappelle cruellement les tensions identitaires entre les villes. Paris et Marseille, deux cultures, deux mentalités, et un antagonisme historique. Le slogan semble être : « Tout sauf le PSG. » Et ce cri de ralliement est repris même par des figures célèbres du football phocéen.

Laurent Tapie, fils de Bernard Tapie – légendaire président marseillais lors de l’épopée victorieuse de 1993 – ne cache pas ses sentiments. Sur RMC, il a déclaré : « Je suis pour l’Inter Milan. Pour la France, ce serait bien que Paris gagne, mais un vrai supporter de l’OM ne peut pas être heureux si le PSG devient champion d’Europe. » Une déclaration qui résume l’état d’esprit de nombreux supporters de la cité phocéenne.

Dans cette ville où le football dépasse souvent le simple cadre du sport, l’achat du maillot de l’Inter prend des airs de déclaration militante. Le ton est donné : les Marseillais se proclament « intéristes d’un soir », une mobilisation qui vise à empêcher une équilibration symbolique du palmarès français.

Quel impact pour le PSG et son image ?

Pour le PSG, cet acharnement marseillais n’est pas nouveau, mais il prend ici une ampleur médiatique nouvelle. Cette opposition farouche pourrait renforcer la motivation des hommes de Luis Enrique, qui savent qu’ils jouent non seulement pour la gloire du club mais aussi pour ancrer Paris au sommet du football européen, là où Marseille règne en solitaire depuis 1993.

L’environnement extra-sportif peut avoir un impact psychologique. Si certains joueurs sont imperméables aux discours extérieurs, d’autres peuvent y trouver un supplément de motivation. Dans les médias, dans les tribunes, dans les discours institutionnels : le PSG divise, mais mobilise. Là est sa force autant que son défi.

Du côté marketing, cette animosité contribue aussi à renforcer la visibilité du club : chaque match du PSG est scruté, critiqué, commenté. Même ses adversaires se vendent mieux grâce à lui. Ironie du sort : c’est le PSG qui, indirectement, booste les ventes de maillots de l’Inter à Marseille !

Une finale aux multiples enjeux

La finale de Ligue des champions 2025 n’est donc pas qu’un affrontement tactique entre deux géants européens. Elle cristallise des décennies de rivalité, d’histoire et d’orgueil régional. Paris rêve de sa première étoile, synonyme de consécration après des années d’efforts, de stars, de bouleversements internes et d’investissements colossaux. Marseille, en coulisses, prie pour que tout s’effondre une fois encore.

Une chose est sûre : le 31 mai, toute la France sera devant son écran. Mais à Marseille, on regardera la télé en noir et bleu, avec le sentiment d’avoir joué – à leur manière – un rôle dans cette bataille.

Laisser un commentaire