Le conflit ouvert entre le Real Madrid et Javier Tebas sur la date du premier match de Liga prend une tournure plus large, avec le PSG indirectement au cœur du débat. Sans surprise, le président de LaLiga a choisi d’utiliser l’exemple du Paris Saint-Germain pour appuyer son refus catégorique du report demandé par les Merengue. Une sortie musclée, symbolique d’un bras de fer récurrent entre Tebas et le géant madrilène. Décryptage.
Le PSG, exemple involontaire dans un conflit espagnol
« Le PSG ne change pas les dates en Ligue 1, Chelsea non plus en Premier League », a lancé Javier Tebas depuis Miami, selon des propos rapportés par Mundo Deportivo. Ce tacle appuyé, en apparence anodin, en dit long sur les tensions persistantes entre LaLiga et le Real Madrid.
Pour rappel, les Merengue ont demandé un report de leur match d’ouverture de Liga prévu le 19 août contre Osasuna, invoquant le non-respect des 21 jours de congés accordés aux joueurs et de la période minimale de préparation physique. Un argument balayé par Tebas d’un revers de main : « Le Real Madrid voulait 21 jours de préparation, ils en auront 20. Je ne crois pas qu’ils perdront leur match contre Osasuna à cause d’un seul jour. »
Mais là où le PSG entre dans l’équation, c’est dans le rôle d’exemple de bon élève. En utilisant le club parisien comme argument, Tebas cherche à pointer du doigt une supposée flexibilité excessive des clubs espagnols, à rebours de la rigueur des championnats français ou anglais. Ce parallèle fait mouche, surtout quand on connaît la régularité du PSG à s’adapter aux plannings de Ligue 1, même après des campagnes européennes jusqu’en mai.
Une stratégie politique de Tebas contre le poids des « grands »
Ce nouvel incident révèle surtout la stratégie constante de Tebas depuis plusieurs saisons : affirmer l’autorité de LaLiga face aux clubs les plus puissants, au premier rang desquels figure le Real Madrid. L’utilisation du PSG et de Chelsea n’est pas anodine : ce sont deux clubs appartenant à des grands pôles (Qatar pour Paris, consortium américain pour Londres), souvent cités dans les débats sur le fair-play financier ou la gouvernance du football moderne.
Pour les supporters du PSG, c’est un rappel intéressant du statut du club sur la scène européenne… et de la perception qu’en ont les grands décideurs du football. Paris n’a pas demandé de traitement de faveur en Ligue 1, même après avoir participé à des compétitions estivales comme le Trophée des Champions ou les tournées internationales. Cette rigueur logistique pourrait bien renforcer l’image du club auprès des instances européennes, notamment dans les discussions autour de calendriers élargis, comme ceux du Mondial des Clubs auquel Tebas accorde « peu d’importance ».
Un impact indirect mais significatif sur le PSG
Au-delà du simple exemple, cette déclaration met en exergue le rôle stabilisateur — et parfois sous-estimé — du PSG dans le paysage footballistique européen. Tandis que la Liga vit au rythme des conflits internes, la stratégie parisienne semble, elle, plus alignée avec les attentes institutionnelles.
Alors que Paris prépare la reprise de la Ligue 1 2025 dans un contexte post-Mbappé, c’est une forme de reconnaissance pour le club de la capitale. Luis Enrique et sa direction peuvent s’en servir pour renforcer la crédibilité institutionnelle du PSG, surtout avant une nouvelle campagne en Ligue des champions, où chaque détail de préparation compte.
Invoqué comme gage de professionnalisme, le PSG peut y voir une opportunité d’ajuster sa communication, en se positionnant comme un modèle européen en matière de gestion du calendrier et du respect des règles organisationnelles.
En définitive, si cette querelle entre le Real et LaLiga ne concerne que marginalement Paris, elle en dit beaucoup sur la place occupée par le PSG dans l’écosystème UEFA. Après des années de critiques, voilà que le club est cité… en exemple. Une évolution que peu auraient anticipée il y a encore quelques saisons.